L’île grecque de Lesbos est située à quelques kilomètres des côtes turques. C’est ici, au nord de l’île, qu’accostent des dizaines de milliers de migrants. Venus de Syrie, d’Irak, d’Afghanistan, mais encore d’Iran, du Pakistan, de Tunisie, du Soudan, ils traversent ce bras de mer entassés sur des embarcations hors d’âge ou sur des bateaux pneumatiques. Une panne de moteur, une entrée d’eau dans la coque, le courant, la houle, les dangers sont multiples et conduisent trop souvent à la noyade des personnes à bord. Ceux qui atteignent la terre ferme ne savent pas où ils se trouvent. « Sommes-nous en Europe ? » Demandent-ils. Ils sont alors accueillis par les volontaires des associations, seuls relais présents sur cette bande de côte. Les autorités grecques ou européennes comme les ONG (en dehors de quelques membres de la Croix-Rouge) sont ailleurs. Les premiers soins sont dispensés aux personnes blessées, souffrantes, ou en état de choc, avant leur évacuation. Des couvertures de survie et des bouteilles d’eau sont également distribuées. Après quelques instants l’excitation retombe, chacun réalise alors ce qu’il vient de traverser, l’espoir de trouver vie meilleure rejaillit. Les sentiments de joie se mêlent, parfois jusqu’à l’euphorie. Tout le monde sera ensuite acheminé vers les camps de Mytilène, les « hot-spots », afin d’y être enregistré avant de pouvoir embarquer à bord des ferries pour Athènes et poursuivre le périple.